

26 octobre – 3 novembre 2020
EHESS
La question du rôle des journalistes, de la production de l’information ou de la réception des contenus médiatiques a nourri la discipline sociologique tout au long de son histoire. Les recherches ont montré la contribution des médias à la constitution d’espace publics pluralistes et à la formation de savoirs partagés mais ils ont aussi dévoilé les nouvelles dominations qu’ils portaient, fondées sur de fortes inégalités sociales et culturelles de production et d’accès. Depuis la fin du XXème siècle, ces questionnements sont renouvelés par le développement d’internet qui a conduit les sociologues à lancer de nouvelles enquêtes sur la transformation des pratiques médiatiques et les usages sociaux du numérique. La sociologie d’internet a d’abord contribué à l’analyse des utopies numériques naissantes avant de mettre en lumière les nouvelles formes de surveillance et d’exploitation qu’elles facilitent. Au-delà des désillusions numériques, ces recherches permettent d’analyser les réflexivités qui surgissent à l’épreuve d’internet et de renouveler tant les questions de recherche que les méthodes relatives aux usages du numérique en sociologie.
Cours magistral 1 (avec traduction simultanée) :
La sociologie des médias, enjeux et critiques
Séminaire 1 (en visioconférence sans traduction) :
L’ENQUETE SOCIOLOGIQUE ET L’ENQUETE JOURNALISTIQUE
Cours magistral 2 (préenregistré avec traduction) :
Sociologie des utopies numériques
Séminaire 2 (en visioconférence sans traduction) :
L’enquête sociologique en ligne
Cours magistral 3 (préenregistré avec traduction) :
LA DESILLUSION NUMERIQUE, ET APRES ?
Séminaire 3 (en visioconférence sans traduction) :
MEDIAS ET INTERNET EN RUSSIE. Discussion générale
Françoise Daucé est directrice d’études à l’EHESS. Sociologue du politique, ses recherches portent sur les relations entre l’Etat et la société dans la Russie postsoviétique. Elle a d’abord étudié les relations entre l’armée et les citoyens après la chute de l’URSS (L’Etat, l’armée et le citoyen en Russie postsoviétique. L’Harmattan, 2001). Elle s’est ensuite intéressée à la place de la société civile dans la Russie de V. Poutine (Une paradoxale oppression. Le pouvoir et les associations en Russie. CNRS Editions, 2013). Ses recherches actuelles portent sur les transformations du métier de journaliste dans la Russie contemporaine, à l’épreuve à la fois du tournant numérique et du tournant politique. Elle a publié plusieurs articles sur ces questions dans Les études du CERI, Réseaux, Laboratorium, Le Mouvement social, Digital Icons. Elle est aussi l’auteur d’un ouvrage de synthèse intitulé La Russie postsoviétique (La découverte, 2ème édition, 2019). Elle coordonne le projet ANR ResisTIC « Les résistants du net. Contrôle et contournement des frontières numériques en Russie » (2018-2021).
Sociologie du journalisme et des médias
Bourdieu Pierre. Sur la télévision, Paris, Liber, 1996
Chupin Ivan. Les écoles de journalisme. Les enjeux de la scolarisation d’une profession, Presses universitaires de Rennes, 2018
Dupuy Camille. Journalistes, des salariés comme les autres ? Presses universitaires de Rennes, 2016
Hallin, D. C., & Mancini, P. (Eds.). Comparing media systems beyond the Western world. Cambridge University Press, 2011.
Lemieux Cyril. Mauvaise presse. Une sociologie compréhensive du travail journalistique et de ses critiques, Paris, Métailié, 2000
Lemieux Cyril (sous la direction de). La Subjectivité journalistique. Editions de l’EHESS, 2010
Neveu Erik. Sociologie du journalisme. Paris, La Découverte, « Repères », 2012
Ruellan Denis. Le professionnalisme du flou. Grenoble, PUG, 1993
Sociologie d’internet
Auray, Nicolas. L’alerte ou l’enquête: une sociologie pragmatique du numérique. Presses des Mines, 2017.
Beuscart, Jean-Samuel., Dagiral, Éric et Parasie, Sylvain. Sociologie d’internet. Armand Colin, 2016.
Cardon, Dominique La démocratie Internet: Promesses et limites. Paris, 2010.
Cardon, Dominique. A quoi rêvent les algorithmes. Nos vies à l’heure des big data. Le Seuil, 2015.
Casilli, Antonio. Les Liaisons numériques. Vers une nouvelle sociabilité ?. Le Seuil, 2010.
Casilli, Antonio. En attendant les robots-Enquête sur le travail du clic. Le Seuil, 2019.
Cardon, Dominique et Granjon, Fabien. Médiactivistes. Presses de Sciences Po, 2014.
Loveluck, Benjamin. Réseaux, libertés et contrôle: Une généalogie politique d’internet. Armand Colin, 2015.
Morozov, Evgeni. The net delusion: How not to liberate the world. Penguin UK, 2011.
Tréguer, Félix. L’utopie déchue. Fayard, 2019.
Zuboff, S. The Age of Surveillance Capitalism: The Fight for a Human Future at the New Frontier of Power. Profile Books, 2019.
1er – 8 février 2021
Professeur à l’Université de Paris
Directeur du laboratoire CERLIS (Centre de Recherche sur les Liens Sociaux ; UMR 8070, CNRS, Paris Descartes, Sorbonne Nouvelle).
Plus d’informations sur : https://www.cerlis.eu/team-view/martin-olivier/
Conférence 1 (avec traduction simultanée)
Comment penser et analyser les rôles des chiffres dans nos sociétés ? I
Étude de cas 1 : Le temps, les moments et les durées
Étude de cas 2 : Les marchandises, les biens
Conférence 2 (avec traduction simultanée)
Comment penser et analyser les rôles des chiffres dans nos sociétés ? II
Étude de cas 3 : Les sociétés, les États
Étude de cas 4 : Le monde, la nature
Conférence 3 (avec traduction simultanée)
Comment penser et analyser les rôles des chiffres dans nos sociétés ? III
Études de cas 5 : Les individus, les aptitudes et attitudes, les comportements
Bilan 1 des études de cas : qu’est-ce que la quantification (mise en chiffre) ?
Conférence 4 (avec traduction simultanée)
Comment penser et analyser les rôles des chiffres dans nos sociétés ? IV
Bilan 2 des études de cas : pourquoi quantifier (mettre en chiffre) ?
Bilan 3 des études de cas : quelles sont les conséquences de la quantification ?
Conclusion générale
Atelier 1 (sans traduction simultanée)
La démarche d’enquête par questionnaire
De la problématique au questionnaire
Population, échantillon
Quelques recettes de conception de questionnaire
Atelier 2 (sans traduction simultanée)
L’analyse quantitative des données
Questions et variables ;
Recodages Analyses des réponses
Principaux pièges et principales méthodes
• * Desrosières Alain, 1993, La politique des grands nombres, Paris, La découverte.
• * Martin Olivier, 2020, L’empire des chiffres. Une sociologie de la quantification, Armand Colin.
• Bourdieu Pierre, Chamboredon Jean-Claude, Passeron Jean-Claude, 1968, Le métier de sociologue, Paris, Ed. de la MSH
• *de Singly François, 2016, Le questionnaire. Paris, Armand Colin, 4e édition revue.
• de Singly François, Christophe Giraud, Olivier Martin (dir.), Apprendre la sociologie par l’exemple, Armand Colin, 3e édition enrichie, 2016.
• Martin Olivier, Emmanuelle Brun, Alexandra Mathieu-Fritz, 2012, Je réussis en socio, Paris, Armand Colin.
• *Martin Olivier, L’analyse quantitative des données. Paris, Armand Colin, 2020 (5e édition revue).
2 – 9 avril 2021
CNRS
La ville a été l’objet d’étude privilégié des sociologues qui ont introduit l’enquête de terrain, ou enquête ethnographique dans la discipline, au cours des années 1920 puis des années 1950 à l’Université de Chicago, aux Etats-Unis. Pour ce courant de recherche, la ville incarne plus que tout autre objet le changement social : elle est un condensé et un miroir grossissant des rapports entre les groupes sociaux, et le sociologue peut les appréhender concrètement à travers les méthodes qualitatives (entretiens, observations, lecture de documents). Après un retour sur les textes fondateurs de la sociologie urbaine, nous reviendrons sur un certain nombre d’enquêtes de terrain pour interroger les transformations de la ville et de la société contemporaines, ainsi que les modes de régulation des tensions qui parfois les accompagnent à l’échelle locale.
Cours magistral 1 (avec traduction simultanée) :
Naissance de l’écologie urbaine et essor des méthodes ethnographiques en sociologie
Cours magistral 2 (avec traduction simultanée) :
Groupes sociaux dans la ville : quelles évolutions ?
Cours magistral 3 (avec traduction simultanée) :
Jeunesses populaires et « culture de rue » : désordres juvéniles et régulations institutionnelles
Cours magistral 4 (en visioconférence avec traduction) :
Cohabitations : la ville en tensions
Séminaire 1 (en visioconférence sans traduction) :
L’enquête de terrain (1) : l’analyse de la situation d’enquête
Séminaire 2 (en visioconférence sans traduction) :
L’enquête de terrain (2) : la contextualisation des données
Isabelle Coutant, ancienne élève de l’Ecole Normale Supérieure, est Directrice de recherche au CNRS, spécialisée en ethnographie urbaine. Depuis une vingtaine d’années, elle étudie les transformations des classes populaires dans la France contemporaine, à travers des enquêtes de terrain en région parisienne. Elle s’intéresse aux effets de leur précarisation et de leur déstructuration.
Elle a d’abord étudié ces effets du point de vue de la jeunesse populaire, symbole de la « nouvelle question sociale » dans les années 1990 et 2000. Elle a analysé les relations entretenues par cette jeunesse avec les institutions, principalement l’institution judiciaire et l’institution psychiatrique (Délit de jeunesse, La découverte, 2005 ; Troubles en psychiatrie, La Dispute, 2012). Ces travaux ont également donné lieu à la réalisation d’un documentaire radiophonique, Wilfried (en ligne sur Arte radio), qui a reçu le 5è prix Europa en 2018.
En parallèle, elle s’est intéressée aux relations entre différentes fractions des classes populaires et des petites classes moyennes à l’échelle locale, dès son premier ouvrage (Politiques du squat, La dispute, 2000). Elle a ensuite co-dirigé une enquête collective sur un quartier pavillonnaire en banlieue parisienne, qui a exploré la manière dont les habitants ont réagi à l’installation de familles immigrées au cours des années 1990 et 2000 (La France des « petits-moyens », Cartier et alii, La découverte 2008 [The France of the Little-Middles, Berghahn Books, 2016, 2019]). Elle a prolongé cette réflexion sur les conditions sociales de la tolérance à travers sa dernière recherche autour de la crise migratoire en Europe (Les migrants en bas de chez soi, Seuil, 2018).
Isabelle Coutant a co-dirigé deux ouvrages de synthèse à vocation pédagogique : Sociologie des classes populaires contemporaines, Siblot et alii, A. Colin, 2015 et Santé mentale et souffrance psychique : un objet pour les sciences sociales, Coutant et Wang (dir.), CNRS-éditions, 2018.
Cours 1
Cours 2
https://www.cairn.info/revue-education-et-societes-2004-2-page-135.htm
Cours 3
https://journals.openedition.org/etnografica/356?lang=fr
Cours 4
English Version: Migrants’ Occupation of Lycée Jean Quarré: The Refugee Cause and the Cause of a Neighborhood, Metropolitics, 16 November 2018
Séminaires
https://www.cairn.info/revue-geneses-2019-2-page-123.htm
https://doi.org/10.7202/1042373ar
https://www.cairn.info/revue-geneses-2007-4-page-112.htm
https://www.cairn.info/revue-ethnologie-francaise-2001-1-page-89.htm
https://www.persee.fr/doc/genes_1155-3219_1995_num_20_1_1313