

28 septembre – 6 octobre 2020
Sorbonne Université
Nous nous intéresserons plus précisément, dans le cadre de ce cycle de cours, aux livres « à figures », c’est-à-dire aux imprimés illustrés par des artistes, dans le cadre soit d’une collaboration de l’écrivain et de l’artiste soit de la réception et de l’interprétation d’une œuvre littéraire par un peintre dessinateur.
Une telle étude courant sur trois siècles présente l’avantage de constituer une mise au point sur les bases de l’histoire du livre et de son illustration (passage de la gravure sur bois à la gravure sur cuivre par exemple), mais elle permet en outre de s’arrêter sur quelques grands auteurs du patrimoine français et européen, tout en faisant des liens avec l’histoire de l’art (peinture, architecture et même tapisserie dans le cas de L’Astrée, dont les illustrateurs s’inspirent des techniques narratives de cet art dans leurs gravures).
Cours magistral 1 (avec traduction simultanée) :
Introduction : en quoi la naissance de l’imprimerie a-t-elle bouleversé le rapport texte / image dans le monde occidental ?
Séminaire 1 (avec traduction simultanée) :
Les ouvrages allégoriques : des énigmes de mots et d’images offerts au lecteur (Le Songe de Poliphile de Francesco Colonna, 1499 ; L’Utopie de Thomas More, 1518)
Séminaire 2 (avec traduction simultanée) :
Le portrait de l’auteur au seuil de l’œuvre : l’un des premiers, celui de Ronsard, représenté par Denisot au seuil des Amours, 1552.
Séminaire 3 (avec traduction simultanée) :
L’illustration des Fables de La Fontaine par François Chauveau (XVIIe siècle) et Jean-Baptiste Oudry (XVIIIe siècle)
Cours magistral 2 (préenregistré avec traduction) :
Les livres de fête : associer textes et images pour mieux se souvenir
Séminaire 4 (avec traduction simultanée) :
La narration : un défi à l’illustration. L’exemple de L’Astrée d’Honoré d’Urfé (édition de 1632-1633).
Agrégée de Lettres Modernes et Docteur en littérature française, Adeline Lionetto est Maître de conférences à Sorbonne Université depuis 2015. Elle y enseigne la littérature du Moyen Âge et de la Renaissance mais prend également en charge des cours portant sur le rapport texte/images dans l’imprimé ancien ainsi que des enseignements de traductologie (italien). Spécialiste de la littérature produite dans le cadre des fêtes de cour du XVIe siècle (sa thèse s’intitule La Lyre et le Masque. La poésie des fêtes de cour au temps de Pierre de Ronsard (1549-1585), Genève, Droz, à paraître), elle s’intéresse plus particulièrement à la collaboration des poètes avec les musiciens, peintres, sculpteurs, etc mais aussi à la représentation du politique dans les festivités. Elle a été détachée un semestre, en 2019, au Musée du Louvre pour travailler sur l’histoire du château comme espace festif.
Pour consulter son CV et sa bibliographie : https://paris4-sorbonne.academia.edu/AdelineLionetto
Généralités
BARBIER (Frédéric) (dir.), L’Europe et le livre. Réseaux et pratiques de librairie, XVIe-XIXe siècle. Paris, Klincsieck, 1996 (Cahiers d’histoire du livre, 1).
BARBIER (Frédéric), Histoire du livre, 3e édition, Paris, Armand Colin, 2012.
BARBIER (Frédéric), L’Europe de Gutenberg : le livre et l’invention de la modernité occidentale, XIIIe-XVIe siècle, Paris, Belin, 2006.
EISENSTEIN (Elisabeth), La Révolution de l’imprimé dans l’Europe des premiers temps modernes, Paris, Éd. de La Découverte, 1991.
FEBVRE (Lucien) et MARTIN (Henri-Jean), L’Apparition du livre, Paris, Albin Michel, 1958 (L’évolution de l’humanité, 49). Réédition Paris, Albin Michel, 1971, 1999 (L’évolution de l’humanité, Poche, 30).
http://classiques.uqac.ca/classiques/febvre_lucien/apparition_du_livre/apparition_du_livre.html
Le Livre dans l’Europe de la Renaissance. Actes du XXVIIIe colloque international d’Études Humanistes de Tours en 1985, Paris, Cercle de la librairie, 1988.
Le Livre et l’historien. Études offertes en l’honneur du Professeur Henri-Jean Martin, Genève, 1997.
KIKUCHI (Catherine), La Venise des Livres, 1469-1530, Champ Vallon, 2018.
LECERCLE (François), chapitre « Du visible au lisible : l’expansion de l’image », Naissances, renaissances. Moyen Âge-XVIe siècle, volume dirigé par F. Lestringant et M. Zink, pour la Renaissance, p. 338-347.
MARTIN (Henri-Jean) et CHARTIER (Roger), Histoire de l’édition française, Paris, Cercle de la librairie, 1982-1986.
1. Le livre conquérant : du Moyen Âge au milieu du XVIIesiècle, 1982 ;
2. Le livre triomphant, 1660-1830, 1984.
Réédition Paris, Fayard ; Cercle de la librairie, 1989-1991, 4 vol.
MARTIN (Henri-Jean), Le Livre français sous l’Ancien Régime, Paris, Cercle de la librairie, 1987.
Quelques podcasts sur l’histoire du livre :
Marie Barral-Baron, « L’invention de l’imprimerie », podcast StoriaVoce, https://storiavoce.com/le-pouvoir-de-limprime/
Roger Chartier, La révolution de l’imprimerie, « Histoire de l’Imprimerie, 1/4 », podcast La Fabrique de l’Histoire, juin 2015. https://www.franceculture.fr/emissions/la-fabrique-de-lhistoire/histoire-de-limprimerie-14
Un accès plus pointu et plus large, les cours au Collège de France de Roger Chartier, Ecrit et cultures dans l’Europe moderne (2006-2016) https://www.college-de-france.fr/site/roger-chartier/_course.htm
Sur Thomas More
Blandine Pérona, « Images cachées et satire d’Érasme et Thomas More à A. d’Aubigné et F. Béroalde de Verville », Littérature et arts visuels en France à la Renaissance : réseaux et sociabilité, sous la direction de Luisa Capodieci, Paul-Victor Desarbres, Adeline Desbois-Ientile et Adeline Lionetto, Paris, SUP, 2021 (à paraître) – article que je vous enverrai.
Sur Ronsard
- « La Pléiade » in Frank Lestringant, Josiane Rieu et Alexandre Tarrête, Littérature française du XVIe siècle, Paris, PUF, 2000, p. 189-204.
- « Pierre de Ronsard », Ibid., p. 219-232.
Sur les illustrations de La Fontaine
- Jean-Marc Chatelain, « La tradition iconographique comme imagination poétique : François Chauveau illustrateur des Fables de La Fontaine », Le Fablier, n° 25, 2014, p. 11‑22 : https://www.persee.fr/doc/lefab_0996-6560_2014_num_25_1_1241
- Philippe Kaenel, « Les Fables de La Fontaine illustrées, de J.-B. Oudry à J.-J. Grandville et G. Doré », Le Fablier, n° 25, 2014, p. 55-68 : https://www.persee.fr/doc/lefab_0996-6560_2014_num_25_1_1244
16 – 21 novembre 2020
Sorbonne Université
Dans la perspective d’un projet d’édition numérique des Salons de Diderot, on reviendra dans ce séminaire sur l’émergence en France des premiers discours sur l’art qui accompagnèrent la laborieuse fondation de l’Académie royale de peinture et de sculpture. On poursuivra en particulier la lecture des fameuses Conférences de l’Académie au cours desquelles des artistes venaient présenter et commenter des œuvres d’art qu’ils jugeaient exemplaires de la quête du Beau à laquelle ils se vouaient. Quels types de relation se nouèrent entre geste artistique et écriture ? Quelles langues s’inventèrent pour rendre compte d’œuvres “visuelles”, qui, précisément, n’avaient pas besoin de mots pour exister ?
Cours magistral 1 (préenregistré avec traduction) :
I. Présentation et introduction : Diderot et l’Anch’io son pittore ! : de la concurrence des langages plastiques et verbaux. La critique d’art est-elle iconoclaste ? Chronologie des débuts de l’Académie Royale de Peinture et de sculpture et l’instauration des Conférences.
Cours magistral 2 (préenregistré avec traduction) :
Présentation et introduction (suite) : Chronologie de l’Académie au XVIIIe siècle : le tournant de 1747. Winckelmann et la naissance de l’histoire de l’art : dans la préface de sa Geschichte der Kunst des Alterthums (Histoire de l’art dans l’antiquité), ses critiques portées contre les historiens de l’art de son temps, les regards portés sur l’art par les aristocrates et le “grand public” émergeant au XVIIIe siècle.
II. Frustrantes Conférences : Seul moment de vraie friction au sein de l’Académie : les réactions à la Conférence sur « Le mérite de la couleur » de Gabriel Blanchard (7 nov. 1671). La défense, par les éditeurs modernes des Conférences, de la “pensée de l’art” qui s’en dégagerait.
Cours magistral 3 (préenregistré avec traduction) :
Étude détaillée de la Conférence de Jean Nocret : Les Pèlerins d’Emmaüs de Véronèse (1er oct. 1667)
Cours magistral 4 (préenregistré avec traduction) :
III. Convenance(s) : la définition du Dictionnaire portatif de peinture de Pernety. Son application aux Conférences. Le travail de synthèse opéré par Testelin.
Séminaire 1 (en visioconférence avec traduction simultanée) :
Retour sur quelques éléments de contextualisation et d’analyse regardant les Conférences de l’Académie de peinture et de sculpture.
Séminaire 2 (en visioconférence sans traduction) :
Réponse aux questions des étudiant(e)s sur les 5 cours des jours précédents. Comment commenter un texte d’art ?
Professeur de Littérature à la Faculté des Lettres de Sorbonne Université Jean-Christophe Abramovici est l’auteur du Livre interdit (1996), d’Obscénité et Classicisme (2003) et d’Encre de sang. Sade écrivain (2013). Il travaille plus spécifiquement sur la littérature médicale, les représentations médicales de la femme et les discours sur l’art depuis l’âge classique.
Les Conférences de l’Académie royale de Peinture et de Sculpture, t. I, vol. 1, 1648-1681, éd. dir. Jacqueline Lichtenstein et Christian Michel, Paris, École Nationale supérieure des Beaux-Arts, 2006, 456 p.
Diderot, Essais sur la peinture. Salons de 1759, 1761, 1763, éd. Gita May, Jacques Chouillet, Paris, Hermann, coll. “Savoir : Lettres”, 1984 ; rééd. 2007.
—, Salon de 1765, éd. Else Marie Buckdahl, Annette Lorenceau, Paris, Hermann, coll. “Savoir : Lettres”, 1984.
—, Ruines et paysages. Salon de 1767, éd. Else Marie Bukdahl, Michel Delon, Annette Lorenceau, Paris, Hermann, coll. “Savoir : Lettres”, 1995.
—, Héros et martyrs. Salons de 1769, 1771, 1775, 1781. Pensées détachées sur la peinture, la sculpture, l’architecture et la poésie, éd. Else Marie Bukdahl, Michel Delon, Didier Kahn, Annette Lorenceau, Gita May, Paris, Hermann, coll. “Savoir : Lettres”, 1995.
Les Salons de Diderot. Théorie et écriture, dir. Pierre Frantz et Élizabeth Lavezzi, Paris, PUPS (coll. “Lettres françaises”), 2008.
Jean-Christophe Abramovici, Pierre Frantz et Jean Goulemot, Diderot, “Essais sur la peinture”, “Salons de 1759, 1761, 1763”, Neuilly-sur-Seine, Éditions Atlande, coll. “clés concours”, 2007, 191 p.
25 février – 6 mars 2021
Université Paris 8
Parmi les formes que le Symbolisme a données à ce que l’on appelle traditionnellement le « dialogue des arts », nous voudrions mettre en évidence un paradigme nouveau : non plus le paradigme wagnérien de l’art total, mais le paradigme mallarméen, prônant, non une « synthèse » des arts, mais leur espacement dans le jeu de leurs différences. Nous montrerons la centralité invisible de Mallarmé à un moment où coexistent les trois aspects de l’art moderne que sont alors le naturalisme, l’impressionnisme, et le symbolisme. Nous réfléchirons aussi sur « l’hymen » des arts (« Trop d’hymen souhaité de qui cherche le la » soupire le faune de Mallarmé) quand cet « hymen » unit et sépare à la fois peinture, musique et poésie, – par exemple dans le livre d’artiste (selon Manet, selon Redon, ou selon Bonnard), – ou par exemple dans les formes françaises du lied (selon Debussy, ou selon Ravel).
Cours magistral 1 (avec traduction simultanée) :
Impressionnisme et Littérature
(Zola, Mallarmé ; Manet, Monet, Berthe Morisot)
Cours magistral 2 (avec traduction simultanée) :
Le symbolisme entre peinture et poésie :
Mallarmé, Redon, et le livre d’artiste
Cours magistral 3 (avec traduction simultanée) :
Le Naturalisme et les arts : autour de Jean-François Raffaëlli
Séminaire 1 (sans traduction) :
Le Livre-éventail : Mallarmé, Paul Claudel
Séminaire 2 (sans traduction) :
Poésie et musique : Mallarmé, Ravel, « Sainte »
Cours magistral 4 (avec traduction simultanée) :
Variations sur Un coup de dés jamais n’abolira le hasard :
Mallarmé, Marcel Broodthaers, Michalis Pichler
Séminaire 3 (sans traduction) :
Un livre d’artiste : Verlaine, Bonnard, Parallèlement
Révision et préparation de l’examen
Jean-Nicolas Illouz est Professeur à l’université Paris VIII. Ses travaux, sur la poésie du XIXe siècle, portent sur Nerval, qu’il édite et commente, – sur la crise du lyrisme dans la modernité poétique (L’Offrande lyrique, 2008), – sur les rapports entre prose et poésie (Crise de prose, 2002), – sur Le Symbolisme (2004, rééd. 2014), – sur l’interprétation réciproque des arts dans la période symboliste, – sur Rimbaud, Verlaine ou Mallarmé. Aux éditions Garnier, il dirige les Œuvres complètes de Nerval en 13 tomes, dont 7 tomes sont déjà parus, dont 5 réalisés par lui-même : le tome I, Choix des poésies de Ronsard […] en 2011, le tome XIII, Aurélia, en 2013 (repris en format de poche en 2014), le tome XI, Les Filles du feu, en 2015 (repris en format de poche en 2018), le tome X bis, Les Nuits d’octobre, Contes et facéties, et le tome X, La Bohême galante ; Petits châteaux de Bohême.